Association des Hommes pour la Promotion du Genre et Egalité entre Sexes

Moyenne

Le 19 janvier 2015, Mlle Kate O’Hare membre du Corps de la Paix des Etats Unis actuellement en service à l’UNFPA bureau de Bertoua a effectué une visite de courtoisie au siège des associations Femmes pour la Promotion du Leadership Moral – FEPLEM et Hommes Engagés pour la Promotion du Genre et Egalité entre Sexes – HEPROGES situé à Kpokolota Alain de Paris.

Cette première visite dans notre siège s’inscrit ses efforts pour l’identification et l’accompagnement des organisations de la société pour une plus grande implication des jeunes dans les initiatives pour la promotion du genre et de la santé sexuelle reproductive chez les jeunes en général et les hommes et garçons en particulier.

Madame NGUIMATSA Rose, Secrétaire Exécutive de FEPLEM a après son installation souhaité la bienvenue à Mlle Kate et lui a présenté l’association dont elle est assure la gestion au quotidien à travers des causeries éducatives, des ateliers d’autres initiatives pour l’avènement d’une société plus juste et équitable. M. NDONGO KITIO Michel chargé des programmes et des formations de FEPLEM et de HEPROGES a lui aussi présenté HEPROGES, les activités menées en étroite collaboration avec FEPLEM ainsi que celles planifiées pour l’année 2015.

Au cours de cette visite, Mlle Kate s’est également entretenue avec M. NOUBOUDEM Achille membre de l’association des Jeunes pour la Promotion de la Paix et de la non-violence – Youth for Peace et servant actuellement comme assistant administratif au siège de FEPLEM/HEPROGES sur l’implication des jeunes dans ces initiatives.

Ils ont également échangés sur des initiatives et projet futurs de ces organisations et Mlle Kate s’est dite déterminée à soutenir tous les efforts visant à l’amélioration de la condition des femmes et des jeunes filles avec une plus grande implication des hommes et garçons qui pour des raisons culturelles, traditionnelles et parfois religieuses sont à l’origine de pires souffrances des femmes. 

Cette visite s’est terminée par un modeste repas partagé par les personnes présentes et quelques photos pour l’immortaliser.   

Cette visite a été suivie par plusieurs autres au cours desquelles Mlle Kate consulte et réfléchit avec les membres des organisations citées ci-dessus sur comment s'assurer que leurs efforts concourent effectivement à la promotion du bien-être des populations.

L’atelier de formation sur l'intégration du genre/VBG, dans la réponse humanitaire selon les standards IASC a été ouvert les allocutions des personnalités à savoir Mme Rachelle MIAN DJANGONE, Représentante de ONU Femmes Cameroun et Directrice pays qui à la fin de son propos a introduit Mme Cathérine Andela du bureau ONU Femmes Dakar qui sera la facilitatrice principale de notre atelier. Mme la représentante de l’UNHCR, Directrice pays et la représentante du Minstre de la Promotion de la Femme et de la Famille Mme la Conseiller Technique a remercié les agences du système des Nations Unies pour l’accompagnement du gouvernement dans ses efforts de gestion de la crise liées à l’afflux massif des réfugiés Centrafricains dans notre pays et félicité les participants pour leur engagement pour une cause aussi noble que l’allègement des souffrances des personnes en détresse. Elle a signalé le fait que les questions genre sont diffilement perceptibles même quand elles sont évidentes, situation aggravée en période de crise d’où l’importance et la pertinence des travaux de l’atelier auquel nous prenons part.

Les sessions ont porté sur les axes suivants:

• Le renforcement des capacités des participants sur les questions genre/VBGs
• La programmation (Résultats et réalisations, intégration genre et analyse du contexte humanitaire, outils de prise en compte du genre et critères genre)
• Les standards IASCs
• Les VBGs et violences sexuelles liées au conflit (VBG en période de crise, prise en compte des violences dans les structures sanitaires et juridiques, attentes vis à vis des FDS, etc)
• Stratégies de sortie (Exit-transition-capitalisation-développement-pérénité)
• Financement et mobilisation de ressources
• Coordination

Nous avons rencontré SONIA LIMA en marge des travaux en atelier que nous avons eu les 24 et 25 octobre 2012 sur l’analyse situationnelle et l’évaluation des capacités en matière de lutte contre la violence basée sur le genre (VBG) dans la région de l’Est où nous étions invité. D’après les dernières résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, la VBG est désormais considérée comme une menace grave à la sécurité des Nations, ainsi qu’un problème de protection au niveau de la politique internationale. Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a jugé bon de dépêcher son expert genre sous- régional en la personne de SONIA LIMA pour conduire cet atelier. Nous avons eu à faire à une  grande LADY maîtrisant son sujet, perspicace à souhait, déroutante à la limite. Elle répond avec la même aisance en français comme en anglais. Et dire que dans tout ça elle parle le portugais et l’allemand. Elle est proche de tous les participants, chacun ayant une importance particulière à ses yeux. Cette dame de cœur a conquis nos intelligences, nos esprits et nos cœurs. Ecoutons-la plutôt !

Les raisons de ma présence au Cameroun ? Je suis au Cameroun dans le cadre d’une Analyse situationnelle sous régionale visant à identifier les besoins en renforcement des capacités des acteurs luttant contre les Violences Basées sur le genre(VBG).

Cette Analyse a été initiée en 2011 dans 8 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Côte d'Ivoire, Guinée, Libéria, Mauritanie, Niger, République Centrafricaine, Sénégal, et Tchad). Elle se poursuit en 2012 dans 4 autres pays (Burkina Faso, Cameroun, Gambie et Guinée Bissau). Au niveau du Cameroun, les régions de l’Est, du Nord et de l’Extrême Nord ont été retenues.

La VBG est un terme générique pour tout acte nuisible ou préjudiciable perpétré contre le gré de quelqu'un et qui est basé sur des différences socialement prescrites entre hommes et femmes. Parmi les formes de VBG connues, nous notons souvent les viols et violences sexuelles, maltraitances physiques/psychologiques, le mariage forcé et précoce, les mutilations génitales féminines, la violence conjugale, le déni de ressource (refus d’accès des filles à l’école ou des femmes aux soins de santé durant leur grossesse). Les victimes sont en majorité les femmes et les enfants.

Ce que j’attends des ateliers et des rencontres que je fais au Cameroun :

L’objectif principal est d’identifier des pistes stratégiques à privilégier pour UNFPA Cameroun, ainsi que pour le développement par UNFPA Bureau Sous Régional basé à Dakar, d’un plan d’action régional  de lutte contre la VBG dans les situations d’urgence en Afrique de l’Ouest et du Centre pour 2013-2014.

 Ce que je pense d’HEPROGES : C’est un pas important dans la lutte contre les VBG au Cameroun, que d’avoir des hommes qui s’engagent. C’est une excellente approche pour un changement de comportement : l’éducation des hommes par les hommes. Non. J’ai pu observer des hommes engagés dans la lutte contre les VBG, au sein de diverses organisations et structures, mais pas une organisation « masculine ». Toutefois c’est une initiative à encourager.

Les conseils que je peux prodiguer aux hommes engagés : Prenez soin de vous. Vous vous engagez dans un combat de longue durée. C’est un travail exigeant. Vous serez amenés à voir de près des VBG, ce qui sera psychologiquement éprouvant. De même, vous pourrez vous retrouver en butte contre les hommes dont vous voudrez changer les comportements ou en butte contre les femmes qui, avant d’accepter votre aide, vous considèreront comme des « auteurs » potentiels de VBG.

Alors prenez soin de vous. Veillez à ce que les expériences éprouvantes que vous vivrez ne soient pas banalisées mais qu’au contraire, qu’elles soient traitées.  Régulièrement. Pour ce faire, trouvez un soutien psychologique, qu’il soit moderne ou traditionnel ou encore religieux (organisations confessionnelles).

Qui je suis, mon cursus et mon pays d’origine :

Originaire du Cap-Vert, je suis titulaire d'un MBA et d'une maitrise de droit. Je possède huit ans d'expérience au sein du Système des Nations Unies dans divers pays d’Afrique et suis, depuis 2007, installée au Cap-Vert. 

Le Cap-Vert est un pays magnifique, tant par ses paysages que par son peuple. Je ne peux le décrire plus en quelques lignes. Mais si vous en avez l’occasion, je vous invite à le visiter.

Pour avoir battu les Lions indomptables du Cameroun pour se qualifier pour la 1^e fois à la CAN 2013 : En fait, je suis agréablement surprise. Je m’attendais à rencontrer de l’hostilité auprès des camerounais, du fait que, si peu de temps après le 2^e match ayant opposé nos 2 équipes nationales de football, je sois dans votre pays. Mais je découvre un peuple chaleureux et hospitalier.

Autrement, je dois avouer que je ne suis pas une fan de football. Toutefois, je suis heureuse que l’équipe de football du Cap-Vert réalise son potentiel. Et je souhaite à chaque camerounais et camerounaise de réaliser le sien.

C’est devenu déjà une tradition de célébrer chaque année les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. La sixième édition de cette campagne mondiale s’est déroulée du 25 novembre au 10 décembre 2012. Dans notre pays, elle s’est faite sur le thème : « De la paix à la maison à la paix dans le monde, défions le militarisme et finissons-en avec les violences faites aux femmes. » La région de l’Est n’a pas été du reste. Ici, contrairement aux années précédentes, l’association des Hommes Engagés pour la Promotion du Genre et Egalité entre les Sexes (HEPROGES) a pris activement part aux manifestations. En plus d’accompagner la délégation régionale du MINPROFF/Est dans toutes les activités organisées à cet effet, HEPROGES s’est déployé sur 3 fronts principaux : L’organisation des causeries éducatives dans 7 communautés de Bertoua et ses environs ; la production d’un sketch suivi d’un débat (Happy Hippo Show ) au Centre de Promotion de la Femme et de la Famille de TIGAZA et une campagne de dépistage gratuit du VIH/SIDA dans les locaux de la délégation régionale du MINPROFF/Est.

S’agissant des causeries éducatives, elles se sont tenues à dates diverses, convenues d’accord parties, dans les communautés de TOUNGOU, MANDJOU, MOKOLO IV, KOLBIKON, KOUME GOFI, ADINKOL et YADIA. L’objet de ces causeries était la sensibilisation des communautés sur les violences faites aux femmes et les moyens de les éradiquer. Il a fallu avec les populations desdites communautés, définir avec leurs propres termes les violences, identifier les types et leurs formes, dégager les causes et les conséquences pour préconiser les moyens de lutte. Il en est ressorti que la plupart des disputes et violences entre hommes et femmes sont causées par la consommation des stupéfiants (alcool, chanvre indien, tramol), la pauvreté, le chômage, la tradition qui donne à l’homme le droit de correction  sur la femme, l’absence du dialogue dans les couples, l’analphabétisme et le faible niveau d’instruction, le mariage précoce, l’infidélité, la prostitution… Nous nous sommes convenus en fin de compte que l’instruction est la voie royale pour l’amélioration de nos conditions et situations de vie. Nous les avons informées sur la nécessité de se regrouper pour profiter des opportunités qui s’offrent  aujourd’hui aux coopératives, sur les moyens de recours qui existent lorsqu’on a été victime de violence, sur les cellules d’écoute qui existent actuellement à la DRMINPROFF/Est et bientôt à HEPROGES. Tout compte fait, il en ressort que l’initiation de ces populations aux activités génératrices de revenus va augmenter la sérénité en leur sein et contribuer à la réduction des violences.

Dans l’optique d’outiller les membres de (HEPROGES), pour être de véritables agents de changement dans la région de l’Est, la Délégation Régionale de la Promotion de la Femme et de la Famille, MINPROFF-Est avec l’appui de l’UNFPA, a organisé un atelier de renforcement des capacités sur différentes thématiques liées au genre, à la santé de reproduction, aux violences basées sur le genre et aux techniques de communication.

L’évènement a eu lieu dans la salle de conférence du MINPROFF-Est du 13 au  17 Novembre 2O12. L’équipe des facilitateurs était constituée des experts de l’UNFPA et des cadres de l’administration centrale du MINPROFF venus de Yaoundé. Une trentaine d’Hommes engagés ont pris part à cet atelier.

Les travaux de cet atelier sont lancés à 9heures le 13/11/2012 par la délégué du MINPROFF-EST qui dans son allocution de circonstance  a attiré l’attention des participants sur l’occasion unique qu’ils avaient de devenir des références en matière de genre, de santé de reproduction, de techniques de communication et de plaidoyer dans la région de l’Est. C’est ainsi qu’elle a invité les uns et les autres à l’assiduité et à une participation active pour pouvoir au terme de l’atelier, être capables de porter un message qui est en conformité avec l’évolution actuelle de la question féministe. C’est ainsi lancé que l’atelier va durer cinq jours.  Cinq jours au cours desquels les participants seront entretenus sur :

-Le cadre régional sur l’implication des hommes dans la promotion de l’égalité de genre et la santé de reproduction puis la présentation du plan d’action national.

- La définition des concepts et mots clés : sexe, genre, violences sexuelles, violences basées sur le genre, droits de l’Homme, égalité entre genre, équité entre genre, intervention genre sensible, puis sur le genre et problématique de la violence.

Les généralités sur les violences (définition des VBG, typologie, manifestations, causes, conséquences)

- Les pratiques culturelles néfastes : comment les identifier dans la communauté ?

- Le cadre juridique de promotion de l’égalité de genre et santé de reproduction.

- Les techniques de communication et animations de groupe ; le plaidoyer en direction des décideurs.

- La santé de reproduction.

- La planification du travail et le suivi évaluation.

- Présentation des bonnes pratiques d’autres pays.

- Elaboration plan de travail et identification des stratégies de suivi.

L’atelier s’achève le samedi 17 novembre à 14heures par l’allocution de la délégué du MINPROFF-Est précédée de la remise d’un important kit de documents et des parchemins attestant du chemin parcouru par les participants, puis la photo de famille, le repas et les réjouissances dans les familles. Pour Mme Bessa DRMINPROFF, les pratiques culturelles néfastes tout comme les violences faites aux femmes vont prendre un sérieux coup à l’Est puisque désormais HEPROGES est sur le terrain. Pour les facilitateurs de cet atelier, nous sommes désormais autant outillés qu’eux-mêmes pour faire et même mieux faire ce qu’ils nous ont appris.