Une Cap-Verdienne sous le charme de Bertoua

Nous avons rencontré SONIA LIMA en marge des travaux en atelier que nous avons eu les 24 et 25 octobre 2012 sur l’analyse situationnelle et l’évaluation des capacités en matière de lutte contre la violence basée sur le genre (VBG) dans la région de l’Est où nous étions invité. D’après les dernières résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, la VBG est désormais considérée comme une menace grave à la sécurité des Nations, ainsi qu’un problème de protection au niveau de la politique internationale. Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a jugé bon de dépêcher son expert genre sous- régional en la personne de SONIA LIMA pour conduire cet atelier. Nous avons eu à faire à une  grande LADY maîtrisant son sujet, perspicace à souhait, déroutante à la limite. Elle répond avec la même aisance en français comme en anglais. Et dire que dans tout ça elle parle le portugais et l’allemand. Elle est proche de tous les participants, chacun ayant une importance particulière à ses yeux. Cette dame de cœur a conquis nos intelligences, nos esprits et nos cœurs. Ecoutons-la plutôt !

Les raisons de ma présence au Cameroun ? Je suis au Cameroun dans le cadre d’une Analyse situationnelle sous régionale visant à identifier les besoins en renforcement des capacités des acteurs luttant contre les Violences Basées sur le genre(VBG).

Cette Analyse a été initiée en 2011 dans 8 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Côte d'Ivoire, Guinée, Libéria, Mauritanie, Niger, République Centrafricaine, Sénégal, et Tchad). Elle se poursuit en 2012 dans 4 autres pays (Burkina Faso, Cameroun, Gambie et Guinée Bissau). Au niveau du Cameroun, les régions de l’Est, du Nord et de l’Extrême Nord ont été retenues.

La VBG est un terme générique pour tout acte nuisible ou préjudiciable perpétré contre le gré de quelqu'un et qui est basé sur des différences socialement prescrites entre hommes et femmes. Parmi les formes de VBG connues, nous notons souvent les viols et violences sexuelles, maltraitances physiques/psychologiques, le mariage forcé et précoce, les mutilations génitales féminines, la violence conjugale, le déni de ressource (refus d’accès des filles à l’école ou des femmes aux soins de santé durant leur grossesse). Les victimes sont en majorité les femmes et les enfants.

Ce que j’attends des ateliers et des rencontres que je fais au Cameroun :

L’objectif principal est d’identifier des pistes stratégiques à privilégier pour UNFPA Cameroun, ainsi que pour le développement par UNFPA Bureau Sous Régional basé à Dakar, d’un plan d’action régional  de lutte contre la VBG dans les situations d’urgence en Afrique de l’Ouest et du Centre pour 2013-2014.

 Ce que je pense d’HEPROGES : C’est un pas important dans la lutte contre les VBG au Cameroun, que d’avoir des hommes qui s’engagent. C’est une excellente approche pour un changement de comportement : l’éducation des hommes par les hommes. Non. J’ai pu observer des hommes engagés dans la lutte contre les VBG, au sein de diverses organisations et structures, mais pas une organisation « masculine ». Toutefois c’est une initiative à encourager.

Les conseils que je peux prodiguer aux hommes engagés : Prenez soin de vous. Vous vous engagez dans un combat de longue durée. C’est un travail exigeant. Vous serez amenés à voir de près des VBG, ce qui sera psychologiquement éprouvant. De même, vous pourrez vous retrouver en butte contre les hommes dont vous voudrez changer les comportements ou en butte contre les femmes qui, avant d’accepter votre aide, vous considèreront comme des « auteurs » potentiels de VBG.

Alors prenez soin de vous. Veillez à ce que les expériences éprouvantes que vous vivrez ne soient pas banalisées mais qu’au contraire, qu’elles soient traitées.  Régulièrement. Pour ce faire, trouvez un soutien psychologique, qu’il soit moderne ou traditionnel ou encore religieux (organisations confessionnelles).

Qui je suis, mon cursus et mon pays d’origine :

Originaire du Cap-Vert, je suis titulaire d'un MBA et d'une maitrise de droit. Je possède huit ans d'expérience au sein du Système des Nations Unies dans divers pays d’Afrique et suis, depuis 2007, installée au Cap-Vert. 

Le Cap-Vert est un pays magnifique, tant par ses paysages que par son peuple. Je ne peux le décrire plus en quelques lignes. Mais si vous en avez l’occasion, je vous invite à le visiter.

Pour avoir battu les Lions indomptables du Cameroun pour se qualifier pour la 1^e fois à la CAN 2013 : En fait, je suis agréablement surprise. Je m’attendais à rencontrer de l’hostilité auprès des camerounais, du fait que, si peu de temps après le 2^e match ayant opposé nos 2 équipes nationales de football, je sois dans votre pays. Mais je découvre un peuple chaleureux et hospitalier.

Autrement, je dois avouer que je ne suis pas une fan de football. Toutefois, je suis heureuse que l’équipe de football du Cap-Vert réalise son potentiel. Et je souhaite à chaque camerounais et camerounaise de réaliser le sien.